Hélène Grimaud
Hélène Grimaud
Virtuose du clavier
INTERVIEW D’HELENE GRIMAUD
Depuis la mort de Pavarotti, rares sont les musiciens du classique à jouir d’une grosse popularité hors du cercle des initiés. Avec Cecilia Bartoli ou Natalie Dessay, la pianiste virtuose Hélène
Grimaud fait partie de ce cercle très restreint. Et sa récente interprétation du 'Concerto de l’empereur' de Beethoven fait d’ores et déjà partie des versions références en la matière.
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Vous êtes en plein marathon promotionnel : n’y a-t-il a pas un paradoxe à parler de la musique ?
Absolument. Les mots sont inadéquats pour retranscrire ce que la musique permet de ressentir. On reste toujours un peu dans l'abstrait… Dès qu’on essaye de traduire une pensée ou une sensation verbalement, on l’a déjà trahie. C’est très délicat. Alors on s’efforce de faire de son mieux, mais il faut que les gens côtoient la musique. Il faut être à son contact et réagir émotionnellement : ouvrir son esprit, son coeur. C’est davantage là que ça se passe.
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Comment s'est déroulé le choix de l'orchestre qui joue sur ce disque ?
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Comment se déroule le travail en amont de l’enregistrement ?
On a une répétition avec piano sans orchestre durant laquelle on parcourt l’oeuvre : je joue et le chef d’orchestre suit la partition, en s’arrêtant ici et là, en parlant des différentes options de tempo, de phrasés, etc. Après, il y a le travail avec l’orchestre et les choses évoluent. Mais il faut être déjà sur la même longueur d’ondes pour toutes les idées de base.
Vous vivez aux Etats-Unis. Quelle différence y a-t-il entre le monde du classique américain et européen ?
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On observe en ce moment une évolution des pochettes de disques de classique, un travail iconographique marqué par des photos très stylisées des solistes, au physique souvent avenant. Qu’en pensez-vous ? Est-ce une volonté d’humaniser la musique classique ?
Oui, bien sûr. Mais la frontière est fine entre humanisation et culte de la personnalité. On peut vite tomber dans l’excès inverse. C’est vrai qu’aujourd’hui, on n’imaginerait pas un disque de Lang Lang ou d’autres sans photo de l’artiste sur la couverture. Est-ce un bien nécessaire ? Je n’en sais rien. Est-ce que c’est au détriment de la musique ? Je ne pense pas. Ça peut en agacer certains ou rendre heureux certains fans, mais ça ne touche pas au sujet principal, qui est quand même l’interprétation, et ce qu’on ressent quand on écoute le disque indépendamment de la pochette.
Vous tentez, dans vos disques, d’obtenir l’enregistrement le plus spontané possible, le plus proche du son d'un concert. Comment faites-vous ?
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Y a-t-il des compositeurs que vous ne pouvez ou ne voudrez jamais jouer ?
Je dirais peut-être Debussy. J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter, mais j’aime aller au fond du clavier. J’ai une approche assez directe de la musique dans l’introduction du son et de l’instrument, alors qu'il faut d’autres subtilités au niveau du toucher pour ce compositeur. Il faut être plus coloriste, ce qui est moins mon affaire. Mais on ne sait jamais… Une carrière est un effort de longue haleine. Il se peut donc qu’il finisse par apparaître dans mes programmes.
Quel autre instrument avez-vous pratiqué ou jouez-vous encore actuellement ?
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Voir la vidéo d'Hélène Grimaud Propos recueillis par Mathieu Durand pour Evene.fr - Octobre
2007
Entretien thé ou café
http://fr.youtube.com/watch?v=BZjCpnn1BGE
http://fr.youtube.com/watch?v=Ivxs50l-I7U&NR=1
http://fr.youtube.com/watch?v=EBKqOqf8zuw&feature=related
http://fr.youtube.com/watch?v=a9y-A7Wa-8A
Extraits musicaux :
concerto n° 2 rachmninov
http://fr.youtube.com/watch?v=vODY6_FSexk&feature=related
concerto Schumann
http://fr.youtube.com/watch?v=lmXNY7lAxv8&feature=related
sonate Chopin
http://fr.youtube.com/watch?v=D1UUWK4WDck&feature=related